Schmitronic

Réparations d'appareils électroniques vintage



Mise à jour janvier 2012 !

Qui est survolté ?

L'avantage avec une ancienne machine est qu'il y a toujours quelque chose à réparer ou à améliorer. Elle a beaucoup joué entre Noël et Nouvel An, et plusieurs ampoules ont claqué. De plus, un joueur habitué à "tenir la bille" batteur levé a fait sauter le fusible d'alimentation des bobines. Un bouton de batteur a également commencé à ne plus répondre.

Je constate que plusieurs ampoules du circuit d'éclairage général ou commandé sont vite noires et claquent assez vite. Dans les bumpers c'est sans doute normal car elles sont allumées en permanence, secouées et chaudes suite à l'enfermement. Les tensions sont normales mais sans doute un peu en survoltage puisque j'alimente en 230V sur la position 220V. Un emplacement d'éclairage refuse de se rallumer malgré le remplacement de l'ampoule, il me faudra un bon moment pour détecter que le fil de bus s'est cassé de corrosion à la hauteur d'une agrafe dans le plateau ... il est vraiment vieux ! Je finis par remettre en position 240V pour soulager l'ensemble. Mes bobines ne sont plus alimentées qu'en 39V au lieu de 44V, ça ramollit un peu, mais au moins la bille ne cogne plus aussi souvent sur la vitre !

Le fusible a vite été remplacé, la cause en était le contact de fin de course (End Of Stroke : EOS) du batteur levé qui était mal réglé et n'ouvrait pas en fin de course, au risque de griller la bobine. Heureusement le fusible s'est sacrifié, c'est son job après tout ! Dans le forum flipperfrance, un membre explique que l'ouverture de l'interrupteur doit être ajustée à 2,5 mm après avoir poussé à fond à la main le plongeur dans la bobine et pas en levant le batteur à la main, voilà mon erreur ! J'en profite pour bien nettoyer les contacts et y souder des condensateurs sur les 3 EOS pour limiter les étincelles (> 2µF/250V).

En inspectant le bouton du batteur qui ne répond plus bien, je découvre que le contacteur a perdu un des 2 grains de tungstène ! Pas étonnant qu'il ait vite charbonné, la lame de cuivre est littéralement mangée ! Je le remplace par un neuf, j'ai vu trop tard qu'on pouvait aussi facilement remettre un grain de tungstène à la manière d'un rivet. Je vais tester cela un de ces jours.

Donnons l'indépendance au 3ème batteur !

Comme attendu, tout le monde se plaint, moi le premier, de ces pertes de billes entre les 2 batteurs en ligne, malgré le plot ajouté. Le livre "The complete Pinball Book" explique que Williams avait installé dans son modèle Contact des boutons de batteurs à double action permettant d'activer le batteur du bas à mi-course ! J'y avais déjà pensé et j'avais même déjà acheté un interrupteur à double contacts. Sur les plans, on voit qu'après enclenchement du poussoir le courant passe à travers le contact du relais d'activation des batteurs (sous contrôle du CPU), puis arrive sur le batteur du bas qui se lance, puis le signal passe encore par un contact supplémentaire sur l'EOS, et ce n'est donc qu'en fin de course du premier batteur que le deuxième batteur s'enclenche. Cette configuration a sans doute été mise en place par Bally pour éviter d'alimenter en parallèle les deux bobines de puissance et ainsi protéger l'alimentation. Au niveau jeu, on ne se rend pas compte du léger retard d'un batteur par rapport à l'autre.

détail double switch flipper

La modification réalisée n'est pas orthodoxe mais a l'avantage d'être sûre, et très simple à installer ... mais aussi à enlever si elle n'est plus souhaitée. Le fil de masse (orange) arrive sur le contact du milieu, le fil vers le batteur inférieur (bleu) est au plus près du bouton et fait donc contact en premier. Si on continue la pression, les 2 lames s'en vont toucher la 3ème lame (fil brun) qui alimente le batteur supérieur (Il ne faut pas oublier de désactiver le contact placé au batteur du bas qui active celui du haut). Avec un peu de patience, il y a même moyen d'ajuster la lame de retenue (plus dure, au milieu de l'assemblage), pour permettre de ressentir une résistance à mi-course, ce qui aide beaucoup à se repérer lors du jeu. Evidemment, pour le batteur supérieur on ne passe plus par le relais, donc ce batteur fonctionne tout le temps, même en cas de tilt ... Et si on ne se donne pas le peine de tirer ce fil supplémentaire via la caisse, le fronton puis le plateau, mais qu'on soude un fil volant directement du bouton poussoir à la bobine sous le plateau, ça ne fait pas très pro, ... mais ça marche d'enfer !

En effet, cette simple modification, donne une toute nouvelle dimension au jeu, on peut enfin arrêter la bille de ce côté du batteur, ce qui aide beaucoup à viser la rampe des cibles tombantes. Et l'effet est garanti auprès des spectateurs qui voient ces 2 batteurs fonctionner indépendamment ! La finesse et le niveau de jeu deviennent encore plus passionnants qu'avant, car le doigté exigé est assez incompatible avec la montée d'adrénaline, seuls les pros-zen sauront en tirer parti ... tout en laissant la possibilité aux autres de jouer comme d'habitude.

commande séparée double flipper harlem globetrotters commande séparée double flipper harlem globetrotters
A gauche, avec pression à mi-course et à droite avec pression complète

Il est intéressant de remarquer qu'avec cette reconfiguration, le délai à l'allumage entre les batteurs est conservé, comme à l'origine, à cause de l'espacement des contacts sur la course du bouton.

Afin de limiter les arcs sur les boutons de batteur, j'avais monté des condensateurs de 2,2 µF comme pour les contacts EOS. Le résultat fut grandiose : le flipper ne démarrait plus ! En voyant que le self test ne fait pas le 7ème flash et réfléchissant 2 minutes, l'explication est simple. L'alimentation des bobines est en 43V redressé mais non filtré. Pourquoi ? D'abord parce que cela n'est pas utile au fonctionnement des bobines, mais surtout parce que la carte CPU a besoin de détecter les passages par 0V pour lancer l'allumage et l'extinction des bobines à ces moments là et ainsi protéger les thyristors de commandes en leur évitant au maximum la tension électromotrice induite élevée en retour. Or mes condensateurs rajoutés réalisent un filtrage et donc il n'y a plus de passage par 0V, et dès lors le CPU refuse de démarrer afin de protéger les circuits. J'installe finalement des petits condensateurs mica de 0,68 µF qui ne perturbent pas le CPU mais atténuent néanmoins fortement les étincelles (voir sur photo du contact ci-dessus : bloc gris en dessous à l'arrière).

Le grand nettoyage des batteurs

AU niveau de la maintenance des batteurs, tous les experts préconisent le remplacement régulier des fourreaux de bobines, des grains de contacts des EOS et surtout de la biellette qui transmet le mouvement rectiligne en arc de cercle. Pour travailler sur les batteurs, il me faut des outils aux dimensions anglaises et américaines car il est impossible par exemple de dévisser les vis 6 pans qui bloquent l'axe de rotation des batteurs. Heureusement Amazon.uk a tout ce qu'il faut ! Tout cela est très bien expliqué ici. Le plus dur est de sortir la goupille qui relie la biellette et le plongeur. Su la photo de gauche ci-dessous, on voit les anciennes biellettes. On voit très bien l'usure qui ovalise les trous, celle à l'extrême gauche a même les 2 trous ovales ! Pour les EOS, les grains sont très usés également et je teste pour la 1ère fois le rivetage de grains de tungstène. Très simple à faire, sauf le serrage à la pince, le petit marteau c'est plus efficace, voir le résultat sur la photo de droite ci-dessous. Attention, les grains neufs peuvent être oxydés et ne font absolument pas contact. On voit cette oxydation grise sur la photo, un bon coup de lime et le métal brille.

Après remontage et réglage, on obtient un batteur propre et puissant, comme ci-dessous. A droite sur la photo on voit le condensateur anti-arc rajouté.

Avec les remplacements de pièces, de contacts et les divers réglages, bobines et batteurs ne donnent plus l'impression de mollesse suite au passage en 39V. Tout va de mieux en mieux, ça "flippe" ferme et je continue à battre mon record aux points !

Le "distributeur" de crédits

Pour obtenir du crédit, il faut mettre des pièces dans les 2 pseudo-monnayeurs ou ouvrir la porte et pousser sur le contacteur à la main ... c'est amusant un temps. Un astucieux montage pour mettre un flipper en "free play" est expliqué ici : il suffit d'installer un double contact sur le bouton d'activation de jeu. Le 1er contact, à mi-course, lance une partie et le 2ème contact, à fond de course, remet un crédit (-1 puis +1 !) ! Simple et efficace, voir explication ici.

Comme je n'ai pas de contacteur double, je démonte et reconstruit ce qu'il faut avec mes vieux contacts de flipper. Quel beau design ces contacts : tout est démontable, reconfigurable et restaurable. Ci-dessous à gauche (de gauche à droite et de haut en bas) : 2 lames de contact avec cosse à souder, 2 lame papier (pour isoler), 3 lames de rigidification intermédiaires, 2 lames d'arrêts (intermédiaire et arrière), 1 plaque "de dessus" sur laquelle les têtes de vis serrent, 2 plaquettes "pinces" pour tenir le contacteur ensemble, 3 plaquettes d'espacement d'épaisseurs différentes, 2 tubes d'isolation de passage des vis et 1 bloc monté (sans contacts !). La clé de réglage de contacts est faite "maison" avec un tube plein en aluminium de 6 mm de diamètre, coudé et fendu d'un trait de scie des 2 côtés et limé en biais aux bouts parallèlement au trait de scie pour permettre d'aller "chercher" une lame entre 2 autres (voir autres outils "maison" réalisés plus tard ici).

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Il ne me faut que quelques minutes pour construire ce qu'il me faut. Sur la photo ci-dessus à droite, en partant du bouton de crédit, et avec à chaque fois une plaquette intermédiaire : 1 plaquette pince avec les 2 tubes, 1 lame de rigidification (sur laquelle pousse le bouton), 1 lame papier (pour isoler de la masse venant du bouton et de la lame de rigidifaction), 1ère lame contact, 2ème lame contact, 1 lame papier (pour isoler les 2 circuits de contacts), 3ème lame contact, 4ème lame contact, 1 cosse (pour souder fil et diode) et 1 plaquette pince pour maintenir le tout. Pff, c'est plus long à écrire qu'à réaliser ! En comptant bien, avec les 2 tubes et vis, cela fait un total de 22 pièces à assembler sur une longueur de 1,5 cm ! La course du bouton de crédit ne fait même pas 1 cm, donc les contacts doivent être soigneusement réglés pour toucher à 3-4 et à 6-7 mm. Et ça marche, quelle solution élégante !

Le plus amusant est de pouvoir soit descendre les crédits en n'appuyant qu'à moitié, soit rester au même niveau en appuyant à fond ou soit augmenter le compteur des crédits (après avoir activé 4 parties) !

Contacts fantômes !

Pendant la restauration, de temps en temps, en départ de partie, le compteur indiquait de suite 300 points ! Je me suis dit qu'un contact était trop sensible lors du relevage des 4 cibles tombantes car cette puissante bobine fait vibrer le plateau. Après plusieurs fois, j'ai vu que c'était une des cinq cibles de gauche qui s'activait (facile la lampe s'éteint). L'espacement du contact n'y change rien, bizarre. A l'occasion d'un entretien à plateau relevé, je vérifie attentivement et constate qu'une des pattes du petit condensateur de contact s'est dessoudée. Pour rappel quelqu'un avait coupé une patte à tous les condensateurs ! Je les avais ressoudés et soit j'ai oublié celui-là ou la soudure n'a pas tenue. Problème résolu, j'en conclu que ces petits condensateurs de quelques nF aident réellement à la stabilité de lecture du contact, mais par quel principe ? J'ai l'impression qu'ils fixent l'impédance, à investiguer. Quelques temps plus tard, j'entends de temps en temps le bruit d'un bumper qui s'enclenche, mais sans voir l'anneau qui descend, les 1.000 points comptent, sympa, mais fausse le jeu. Je laisse deviner la cause ... yes, ces condensateurs sont vraiment indispensables pour éliminer les contacts fantômes !

Apron ? Qu'est ce que cela ?

Bon, j'ai craqué, j'ai acheté l'apron complet en 4 autocollants. Il faut dire que la peinture blanche d'origine était bien partie par endroit et que cela n'était plus très esthétique. Ces aprons sont difficiles à trouver, la seule compagnie que j'ai trouvée se trouve aux Etats-Unis. C'est assez cher, mais ça vaut le coup (d'œil) ! A gauche, on voit le grand carré rouge dû à un autocollant qui a bouffé la peinture blanche et de nombreux "piquages" rouges. A droite, le tout est remis à neuf avec les aprons autocollants.

Mise à jour Février 2012

Il crame !

Je reteste encore un fois en sur-alimentation (position 220V), mais après quelques minutes de jeu, je sens l'odeur caractéristique d'électronique grillée... c'est nettement moins sympa que l'odeur de merguez au barbecue ! Je plonge sur l'interrupteur pour l'éteindre et devient très inquiet. Tout à l'air normal à l'intérieur, seules les résistances de puissance sur la plaque d'alimentation sont brûlantes, c'est logique. Cette fois je dois me faire une raison, il faut sous-alimenter. Je l'ai reçu sur-alimenté mais comme il y avait tellement de pertes à cause des vieux connecteurs, cela ne perturbait pas la machine. Maintenant que tous les câblages de puissance sont remis à neuf, il prend la surcharge mais les composants les plus vieux ne la supportent pas.

Je rallume en sous-tension ... tout fonctionne ... tout sauf une ampoule "Special" qui reste allumée en permanence. Sur la plaque de commande des lampes, à la loupe, je découvre bien le pauvre petit thyristor de commande ... fendu, fissuré, explosé, totalement crâmé ! Ouf, plus de peur que de mal, une nouvelle pièce, 3 petites soudures et c'est reparti !

Mise à jour Mai 2012

Eclairons franchement ...

La machine est bien stable depuis plusieurs mois et est jouée quasi tous les jours. Un détail me gêne encore : les ampoules commandées sont encore souvent "tremblantes" et "lentes" car les contacts dans les sockets ne sont pas très francs et cela donne une impression d'âge et de fragilité.

Une oxydation s'est installée entre la lame de support et le cylindre du socket. Comme beaucoup d'autres le conseillent, j'ai soudé une boule d'étain à cheval entre support et cylindre sur les 55 sockets ! Pour faire cette opération dans un délai raisonnable, j'ai passé un coup de Dremel (monté avec un cône abrasif) sur la base du socket et la tranche de la lame de support jusqu'à ce que cela brille bien. Puis j'y ai déposé de la graisse à souder. Ensuite, j'ai fait fondre de l'étain jusqu'à obtenir un pont et bon contact entre les deux pièces.

Il faut néanmoins faire très attention à ne pas créer un court-circuit avec une boule d'étain trop grosse qui irait également coller au contact du fil de commande à la base du socket ! Car cela grillerait instantanément le thyristor de commande ... ce qui devient beaucoup plus long à réparer ! Donc, il est impératif de faire un bon contrôle visuel et pour être sûr à 100%, j'ai préféré tester chaque ampoule en connectant une pile de 4,5V avec le + sur le fil commun (eh oui, attention de ne pas non plus griller le thyristor avec une tension inverse !) et le - sur le fil de commande. Si l'ampoule s'allume, c'est bon !

Le travail en valait la peine car toutes les lampes s'allument maintenant "claires et décidées" ! Cela donne à l'ensemble du flipper une impression franche et nette, la compétition peut continuer !

... mais le pont ne suit pas

Rénover d'un coté fait craquer de l'autre ... Après 2 heures de jeu, en fin de partie, d'un coup, toutes les lampes commandées n'éclairent plus que de moitié, gros coup de pompe. Le diagnostic est rapide, le pauvre pont de diode de redressement des lampes commandées à rendu l'âme suite à ce surplus de travail demandé par des lampes ravivées. Pas de surprise, il y a 3 ponts de ce type sur l'alimentation et tout le monde recommande de les changer car ils sont notoirement sous dimensionnés. Les ponts originaux tiennent 8A max, alors que si les 55 ampoules d'origine étaient allumées en même temps, elles consommeraient 13,75A (55 x 250mA #44) ! Avec les ampoules #47 à 150mA, on descend à 8,25A. En mode démo ou même en mode diagnostic, les lampes clignotent et ne sont donc jamais allumées toutes en même temps. Le pont ne tenait donc déjà plus du tout ses 8A, car avant la restauration des sockets, on pourrait imaginer une consommation de 2-3A qui est passée à 4-5A, qu'il na pas pu supporter.

Un des 3 ponts avait déjà été remplacé, il ne me reste donc plus qu'à changer celui qui vient de cramer et le dernier aussi tant que j'y suis.

Photos www.flipjuke.fr

A gauche, comparaison de la taille des ponts, on voit bien les 3 petits carrés des ponts de diode d'origine et le gros modèle de remplacement posé au dessus.

Au milieu, vue des 3 nouveaux ponts à monter obligatoirement de l'autre coté de la carte, vu leur taille plus grande. Les pattes sont pliées pour se ficher dans les emplacements d'origine. Les soudures double face sont assez délicates patience et précision indispensables. Il faut veiller à laisser l'air passer autour des ponts mais aussi autour des résistances de puissance (2 blocs beige à gauche et à droite.

A droite, vue du dessus, avant montage des radiateurs.

Ci-dessous, j'ai monté des radiateurs en U en aluminium (seul le premier du milieu est visible sur la photo). Le plus dur a été de boulonner le radiateur sur le pont : l'écrou doit être tenu avec une pince à becs entre le pont et la plaque, et la visibilité est nulle, tremblements interdits ! Bien vérifier qu'il n'y ait pas de faux contacts ... J'ai rajouté une bande d'isolant sur le radiateur afin d'éviter tout contact entre le châssis et les points de mesure via le cordon du voltmètre, on n'est jamais trop prudent.

Après quelques minutes de jeu, les 3 radiateurs sont tièdes et se stabilisent à 30°C, cela semble bon. Et c'est reparti !

Mise à jour d'octobre 2012

Tournez manège

En voyant la grande vitesse et le grand nombre de rotations des cibles tournantes sur d’autres flippers, je me rends compte que les cibles tournantes du Harlem sont fatiguées. De fait, avec les cibles au repos, les lames mobiles sont tendues et les lames fixes des contacts sont très proches. Ces 2 conditions rigidifient et étouffent l’ensemble. Il suffit de plier la lame mobile à la base pour qu’elle n’offre aucune résistance lorsque la cible est au repos, puis d’ajuster la lame fixe pour qu'elle ne fasse contact qu’en fin de course et ainsi ne pas freiner le mouvement ... les cibles tournent maintenant des dizaines de fois avant de ralentir lentement, les scores vont s’envoler !

Explosion ronfleuse

Lors d’une partie avec un ami, un important ronflement apparaît subitement dans le haut-parleur. Le flipper continue néanmoins à fonctionner normalement et les sons habituels s’entendent encore faiblement derrière le ronflement. Mon premier réflexe, « c’est un problème de masse ».  Je vérifie la masse au point de test prévu, c’est OK. Néanmoins, au vu de l’état pitoyable du condensateur de filtrage de la carte son, je le soupçonne d'être mort (les condensateurs électrolytiques ont une durée de vie de 15 ans, celui-ci en a 34 !) je le remplace … mais rien ne change. Je mesure la tension à ses bornes qui devrait être de 67V DC et je trouve 20V AC ! D’où le ronflement évidemment.

En étudiant le schéma de la carte son, je trouve encore une fois cette étrange configuration à 2 masses distinctes par carte, une pour la partie logique et l’autre uniquement pour la partie filtrage de la partie analogique (pin 15 -TP 3), vraiment bizarre. Ces 2 masses partent via 2 fils par le connecteur vers l’alimentation … où ils se rejoignent, vraiment, vraiment bizarre. De plus, la partie analogique utilise l’alimentation solénoïde de 43V redressée, mais non filtrée, repasse à travers une diode qui ne sert qu’à éviter le lissage du circuit solénoïde par le condensateur de filtrage qui suit !!! Ensuite un régulateur amène le 67V DC obtenu à 12V DC ! Alors qu’un bon 12V DC existe pourtant déjà dans l'alimentation principale du flipper ! Sans doute que l’ampli de la carte son (quelques watts) aurait consommé trop de puissance sur le circuit 12V->5V prévu pour les circuits logiques.

Bref, je vérifie enfin la masse directement au fil du côté négatif du condensateur, et bingo, il n’y a pas contact avec la masse centrale ! Je teste la liaison entre la pin 15 et le condensateur et je constate qu’il n’y a aucun contact électrique ! Finalement à la loupe, je découvre que la soudure de la broche de masse 15 sur la carte a lâché (voir photo, la broche de droite, mais sa voisine aussi). Incroyable car aucun mouvement ni pression particulière n’étaient appliqués sur cette broche. Un coup de soudure et c’est réparé. Mon erreur avait été d'utiliser le point de test de masse de la carte pour mesurer. Conclusion : toujours mesurer au plus près des composants et ne pas se fier aveuglément aux points de tests, Bally brouille vraiment les pistes avec ces doubles masses !

Le plus épatant est qu'auparavant il y avait toujours un léger bruit de fond, parfois changeant, que je trouvais normal, la carte étant vieille et pas d'une conception hi-fi. Mais après la consolidation de la soudure et le remplacement du condensateur de filtrage, il y a maintenant un silence parfait entre les sons. Finalement, la conception de cette carte était excellente !

Mise à jour d'octobre 2013

La machine joue moins puisqu'il y en a toujours d'autres qui défilent en dépannage. Néanmoins, elle reste la référence pour la qualité de son jeu et de ses gadgets ainsi que sa souplesse et sa vitesse. En un an, il n'y a eu qu'une panne impressionnante : en cours de partie j'entends une pièce qui tombe dans le fond de la caisse et quelques secondes plus tard, je vois la coupelle métallique de renvoi de bille d'un bumper qui tombe ! L'armature métallique plate attachée au plongeur et qui tire sur les 2 tiges de la coupelle a cassé en 2 ! Les 2 filets de vis des tiges sont également cassés nets ! Il y a une fin à tout, il faut dire que ces pièces souffrent beaucoup. Je retrouve un vieux bumper de Williams mécanique et remplace l'armature et la coupelle avec ses 2 tiges, c'est pratique la standardisation, même entre marques et générations.



Juin 2014 : le frère jumeau arrive !

Malgré tous mes efforts, le plateau "roule" bien mais est quand même en mauvais état, la vitre bulle un peu également. Je découvre sur ebay un autre Harlem à vendre avec un plateau et une vitre en bon état... et je l'achète !

S'en suit la mise en ordre de l'alimentation : contrôle masses, mises en 240 V, remplacement des fusibles, ressoudure des broches. Il me faudra quand même remplacer 2 ponts de diodes grillés, il était loin !

Au niveau de la carte MPU, j'ai dû remplacer tous les composants principaux pour la ressusciter ! Avec l'EPROM de test je cale presque à chaque flash et remplace le composant incriminé au fur et à mesure : les supports d'EPROM, le processeur 6800, la RAM 6810, le support et 2 fois la RAM 5101, un PIA 6821, ... Finalement la carte démarre, mais elle redémarre toute seule assez souvent ! Ce sera finalement en remplaçant un dernier support qu'elle deviendra fiable.

La carte solénoïde demandera le remplacement du régulateur et des 2 petits transistors du régulateur haute tension.

Quelques remplacements de transistors bobines et thyristors lanpes plus tard et il est entièrement opérationnel. Le reste n'est que routine de décrassage et fiabilisation des contacts et des lampes, rajout batterie ...

Pour finir, j'échange plateau et vitre et je peux remettre en vente ce frère jumeau !



2017 : le troisième !

Dans un premier temps, je reçois uniquement le fronton : mise en ordre du bloc alim (nouveau connecteur), renforcement de pistes sur la carte solénoïde, vérification des régulateurs et des transistors, rafraichissement des soudures du connecteur des afficheurs, remplacement d'un thyristor claqué sur la carte lampes, ... Par contre, la carte MPU était OK, j'ai juste remplacé la batterie. La carte son était OK également. Le bois du fronton était déjà pas mal abimé, il avait pris l'humidité, mais ce n'était rien à coté de la caisse ! Le coin avant gauche, n'existe plus, ce n'est plus que charpie !

Le coin de la caisse pourri !

Je m'attends au pire au niveau électrique car avec toute l'humidité qu'il a "bu", ça risque d'être du sport pour le remettre en route. Et bien non, il n'y a eu qu'à faire l'entretien habituel : ressouder un fil de bobine, nettoyer quelques contacts et sockets de lampes et remplacer quelques ampoules et cosses oxydées dans les connecteurs. La carte son fonctionne masi "chante" trop aigüe ! Le condensateur de l'oscillateur principal de 180pF a changé de valeur, en remettant une capa de 100pF, tout rentre dans l'ordre.

Le plus gros du travail sera au niveau boiserie .... pour mon partenaire !